Les invisibles, l'amour dans le pré ou sous les pavés?
Merveilleux film de Sébastien Lifshitz…
Si polémiques et controverses font rage autour du mariage pour tous, ce film, proposé samedi dernier au Gallia Théatre de Saintes (Charente Maritime!) pour cloturer l’Assemblée générale d’ADHEOS, recèle suffisament de témoignages subtils et variés pour remettre à l’heure les pendules qui s’affolent…
De quoi donc est-il question?
D’amour et de désir, de sexe mais pas que…
L’histoire militante et passionnée d’octogénaires toujours verts, roses ou bleus…
Les regards malicieux, tendres et apaisés de femmes et d’hommes, ensemble ou séparément.
L’amour dans et avec la nature, sur ou sous les pavés, la nature profonde de gens ordinaires et extraordinaires!
Les chèvres comme symbole de liberté, d’entêtement, de vraies chèvres de monsieur Seguin qui se sont battues plusieurs nuits et n’ont pas été mangées par le loup!
La liberté de ton, la gaité et la complicité de grands enfants de 50 ans élevés par une mère ayant découvert à quarante ans que décidément elle s’épanouissait, se révélait, s’ouvrait et s’enrichissait davantage en aimant une femme. Et faisant profiter ses enfants de cette joie de vivre, d’aimer, de se sentir libre et femme.
L’énergie fabuleuse des revendications nées de l’oppression homophobe, les manifestations débordantes d’énergie d’une jeunesse créative, intransigeante et portée par la certitude qu’enfin, quelque chose était enfin possible? (…)
Ce vent de liberté d’après 68, soufflant sur les ailes des anges décomplexés et se découvrant un ou plusieurs sexes, et osant les montrer…
Bref, et sans rien révéler de ces Invisibles qui osent enfin se montrer, vous donner l’envie de regarder ce film comme on partage la vraie vie de gens vrais, ni caricaturés ni idéalisés mais tellement, tellement beaux dans leur automne flamboyant…
De quoi avoir envie de marcher dans la rue à leur coté, fièrement, pour combattre les préjugés tenaces, les arguments fallacieux, les petites peurs qui ressurgissent et pourraient bien nous couper les ailes, faire revenir l’ombre de l’obscurantisme et de la haine…
Il serait temps peut-être de s’aimer, et de les laisser s’aimer, élever leurs enfants ni mieux ni moins bien que la plupart d’entre nous, dans le respect et l’égalité qui sont, parait-il, les valeurs fondatrices d’une France pays des Libertés…
Et pour conclure avec une pensée d’A. de Tocqueville cité sur la page FB d’Elisabeth Roudinesco, psychanalyste on ne peut plus reconnue… et se prononçant en faveur du mariage pour tous :
« Le passé n’éclairant plus l’avenir, l’esprit marche dans les ténèbres »…