L'art du baiser…
Titre de l’image : Sir Frank Dicksee – Romeo and Juliet
Après l’art de la sieste, celui des caresses ou du massage, abordons au rivage, à l’approche de l’été, de l’île du baiser.
Ile mystérieuse pour certains, luxuriante et luxurieuse pour d’autres… Il s’agit bien là d’un voyage qui ne peut se vivre que dans un temps hors du temps, en se laissant voguer sur les vagues chaudes, langoureuses et paresseuses d’une exploration intime..
Mémoire du premier baiser… Qui laisse augurer, s’il a été époustouflant, sensuel ou raffiné, d’une vie érotique pleine de promesses.
Et lorsqu’il s’est avéré maladroit, brouillon, intrusif ou sans saveur, il sera nécessaire de ne pas se décourager, et de repartir à la recherche de celui ou celle avec qui s’opèrera la magie l’alchimie intime, qui transformera en expérience érotique délicieuse et explosive ce qui pour certains et certaines avait auparavant un goût de…dégoût!
Et pourtant il parait que l’amour serait l’antidote le plus puissant qui soit contre le dégoût….
Mais reste à prendre le temps de s’initier à l’art subtil, hautement raffiné…du baiser!
Entendons-nous bien : il ne s’agit pas du bisou vite fait sans y penser le matin ou le soir, ni du smack, terriblement subversif déjà, des ados, mais bien du « french kiss », du baiser intime, profond, où les lèvres s’entrouvrent après s’être caressées mordillées, rencontrées pour accueillir et découvrir dans une débauche de ferveur, d’excitation et d’émotion, tout un univers….
En effet, quoi de plus intime, de plus jouissif mais aussi de plus révélateur en matière de don de soi, que le baiser amoureux et élevé au rang non pas de préliminaire rapide et incontournable, mais d’art à part entière, pratiqué avec lenteur, douceur, recueillement?… Bien sûr il y aura des moments plus intenses, avec tempêtes échevelées, emportements subits, confrontations, provocations, alternances de rythmes et de séquences. Puis accalmie… Qui permet de reprendre son souffle, pour mieux ensuite y revenir et se laisser emporter transporter à nouveau sur des rythmes à inventer…
Il s’agirait d’une danse, comme un ballet à deux, enlacements et effleurements de langues douces ou dures, de rencontres timides, légères ou passionnées. Il pourrait s’agir d’un langage, avec les lèvres mais sans paroles !… Lorsque les langues sont langoureuses, lorsque les lèvres sont plantureuses… et que les sens s’enflamment, que le désir monte, que les vagues humides des échanges de salive font naitre d’autres vagues au creux des cœurs et des ventres… Et là, ou bien l’art du baiser se suffit à lui même car ni le lieu ni le temps ni le contexte ne se prêtent à d’autres explorations, mais juste la promesse d’y revenir plus tard….
Ou bien ce baiser voluptueux et d’un érotisme sans ambiguïté sera le prélude à d’autres abandons où la bouche en effervescence pourra un jour aller explorer des univers parallèles venant enrichir et compléter la promesse du baiser…
Titre de l’image : Otto Mueller – Couple d’amoureux
Et pour non pas clore… mais ouvrir ce chapitre, à écouter :
Vincent Delerm « Embrasse-moi… »
Et pour l’émotion, la ferveur, l’humour, l’ode à la différence, court-métrage de la réalisatrice Pascale Ferran -1990-