Le corps a ses raisons…
«Ce que cache mon langage, mon corps le dit… Mon corps est un enfant entêté, mon langage est un adulte très civilisé», écrivait Roland Barthes dans Fragments d’un discours amoureux.
Le coeur a ses raisons que la raison ignore, mais le corps aussi!
On parle lors de la première rencontre de coeur battant, d’émotion subite et non controlable, de trouble, de stupeur même… et de tremblements?…
Ainsi dans Phèdre
« Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s’éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps, et transir et brûler. (…)
Ainsi, il ne suffirait donc pas d’avoir en commun des goûts, ou dégoûts des valeurs et des centres d’intérêt?…Ni de trouver l’autre esthétiquement et plastiquement à notre goût?
Que racontent les corps, quel langage secret, rythmes, accordances et odeurs, texture et grain de peau, couleurs et parfums?
Que racontent les voix, profondes, douces, légères ou rocailleuses, et leurs intonations, leur musique ou leurs silences?…
Que racontent les gestes, les postures, leur lenteur, lascivité ou lourdeur, rapidité ou tonicité, abandon ou maitrise?
Que lire dans un regard, qu’il soit intense ou brillant, offert ou pudique, hésitant ou baissé?…
Que dire de l’indicible?
Que nous racontent nos sens si on laisse de coté intellect et raisonnement logique?
Et quelle empreinte inconsciente a présidé au choix de nos partenaires, passés, présents…et à venir?
Cette chronique s’est inspirée naturellement de conversations avec Edwige et Vincent, et du visionnage du film de Valérie Donzelli, « Main dans la main« ; ce qui unit, à leur corps défendant et en même temps consentant, les deux personnages, ressemble fort à un coup de foudre amoureux…
Mais qu’en est-il vraiment?…