On ne récolte que ceux qu'on s'aime…
En ces temps de crise (du couple, sociétale, planétaire et j’en passe), de restrictions (sexuelles, budgétaires, énergétiques et j’en passe…), en ces temps d’avant Noël (symbole de la paix, des retrouvailles des vraies/fausses familles idéales ou pas et j’en passe…) et d’avant 2015 (cette année je le quitte, ou je la retrouve, ou je change de vie, ou je prends soin de moi…et j’en passe) en ces temps difficiles souvent pour mes patients j’aime à saupoudrer mes fins de séance de ces dictons pleins de bon sens populaire, quitte à les détourner ou les accommoder à ma sauce…
Et aujourd’hui c’était cette phrase, « on ne récolte que ce qu’on sème », à double tiroir toujours, car pour semer il faut s’aimer… S’aimer soi-même certes, mais aimer l’autre et encore ça ne suffit pas!
Car pour semer il faut que la terre soit prête, pas trop aride ni desséchée. Car pour aimer il faut savoir donner, et pas que recevoir et s’imprégner… car pour s’imprégner encore faut-il être poreux à l’autre, ressentir sa singularité ses émois sa fragilité et sa force et ne pas en être effrayé… Poreux et pas peureux, mais étanche un peu quand même pour que ne se perde pas dans les profondeurs souterraines le précieux liquide de jouvence. Trop précieux peut-être pour qu’on se sente digne d’en prendre soin et …la graine dans tout ça, où en est-elle, cette fameuse graine semée? Et pourrais-je en retrouver d’autres de la même variété aussi belles, aussi pures, aussi?…
Pauvre petite graine perdue de vue, mais où est-elle donc passée? Sans doute emportée par toutes ces tempêtes, averses, cyclones, sans doute ensevelie sous des tonnes de terre, ou transportée ailleurs dans le ventre d’un oiseau vers des contrées inconnues et arides…
Et pourtant il parait qu’une graine peut se réveiller et germer et donner une fleur superbe même sur un rocher et quelques grammes de terre. Il suffirait d’une goutte d’eau, d’un regard d’amour, d’un geste tendre et chaud, d’un sourire du cœur…Il suffirait donc d’être juste dans l’idée de l’accueillir et dans l’envie de la voir germer?…
Les peurs les courants d’air glacés les changements de température sont très mauvais pour les petites graines d’amour, il parait… Elles ont horreur du vide mais aussi des atmosphères surchauffées des endroits trop envahis, elles ont besoin de recueillement et de ferveur il faut les comprendre n’est-ce pas?…
Que pouvons-nous donner de chaleur et de temps de sourires de caresses de présence de tendresse?…
Que pouvons-nous donner sans nous perdre de vue sans avoir peur ensuite de nous être trompés?
L’obsession d’atteindre l’inaccessible Étoile ferait donc oublier combien sont belles les fleurs cachées dans l’ombre sous les mousses de décembre dans la nuit et le froid…
Et qui parfois ressurgissent des année après quand on ne les attendait plus…
Que cette fin d’année vous permette de semer les graines de demain, de récolter celles d’hier et de vivre le présent avant que « le vent du Nord ne les emporte dans la nuit froide de l’oubli »…
Que ces temps de Noël soient propices à la germination de vos rêves…