L'amour s'éprouve…

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Les couples à bout de souffle qui viennent nous consulter sont certes dans une demande d’expertise de l’avenir de leur relation. Mais aussi dans la recherche éperdue d’un « retour de flamme », qui pourrait redonner du sens à leur vie. Recherche de sens et recherche de cet amour enfui. L’un des deux étant parfois dans cette intuition qu’il est déjà trop tard…

Cette « expertise d’amour » s’avère être une mission délicate, longtemps repoussée et redoutée, et lorsque qu’un couple consulte c’est souvent en « désespoir de cause », comme ultime recours au naufrage.

L’amour ne se décrète pas, il s’éprouve dans tous les sens du terme.

Il s’éprouve d’abord dans le ressenti du corps comme un étrange bouleversement, du plus fol espoir à la plus grande douleur.

Battements d’un cœur précipité, affolé par la pensée, la vision idéalisée et fantasmée, dans l’attente et l’espoir de l’autre.

Ventre qui se liquéfie à l’évocation de l’être aimé, qui se durcit ou se convulse de ne pouvoir le toucher, l’étreindre, le ressentir. Ventre qui crie le manque, l’absence, le désir impossible.

Bouche qui sourit aux anges à la pensée de la rencontre, bouche qui se tord et grimace de douleur quand l’autre ne veut plus.

Énergie qui traverse muscles nerfs et peau jusqu’aux tréfonds des os, quand l’espoir est là. Et quand l’espoir se meurt le corps se replie s’affaisse sur sa douleur se ferme à toute vie.

Étincelle des yeux qui reflètent un ciel radieux, larmes de joie des retrouvailles, larmes de désespoir quand l’autre ne renvoie que le vide et l’absence.

L’amour s’éprouve aussi, via une biochimie neuronale et psychique, en nous traversant de pensées, de représentations, d’images.

Images de l’autre au début positives stimulantes excitantes. Ressentis fulgurants dans une parfaite concordance, d’une synchronicité bluffante!

Nos cerveaux peut-être fabriquent ce qui leur manque, dans l’idéalisation de l’autre, en faisant correspondre leurs rêves à une réalité magnifiée par le désir, le manque étant constitutionnel d’une recherche sans fin, celle de l’amour parfait. Qui bien sûr n’existe pas.

Image abimée par le ressenti de l’autre à la fin (?) d’une histoire, fait d’agacements, de regards critiques, de distance insensible puis affichée; car ce qui avant suscitait bienveillance et amusement, dans une extrême tolérance, devient rédhibitoire.

Entre le début et la fin d’une histoire d’amour, une étape n’a pu être négociée et franchie.La vie « commune », qui parfois l’est devenue bien trop, les rudesses de la vie font que l’amour est éprouvé et éprouvant.

Par la fatigue, les contraintes multiples, l’ennui, la maladie, le vieillissement des corps et des âmes, la perte d’imagination, de fantaisie, de créativité si essentielles pour qu’un couple soit nourri et s’épanouisse.

Les rêves se sont cassés la gueule…

Peut-on réenchanter l’amour? Histoire non pas de volonté mais de capacités, histoire d’empreintes premières, d’appel à la magie des origines du couple. Histoire de confiance absolue en la fiabilité de l’autre, en ses possibles, en son potentiel, à sa puissance de vie.

Bien sûr il s’agirait de pouvoir regarder l’autre à nouveau, mais parfois on ne le peut pas, car l’étincelle qui permet à la flamme de brûler à nouveau est morte sous la cendre des désillusions successives, des frustrations accumulées, des petites morts journalières et invisibles.

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Difficile diagnostic :« L’amour est-il mort ou respire-t-il encore, Docteur? »

Se pencher donc avec délicatesse, et écouter si un souffle subsiste, guetter dans le regard une lueur de vie, rechercher tout battement de cœur intempestif…

Si sourire ravi, si larmes d’amour véritable, tenter de ranimer…

Si visage fermé, yeux secs éteints et froids, il s’agirait alors d’acharnement thérapeutique!

Et bien sûr on nous demandera, comme si nous étions Dieu, « Comment ressusciter l’Amour? »

Et comme nous ne sommes pas Dieu, nous répondrons « Mais cet amour dont vous parlez, a-t-il vraiment existé? Quelles preuves en avez-vous?… »

L’amour ne se décrète pas, il s’éprouve.

Pour le meilleur…

Et c’est un hymne!

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