Saint Valentin sans contact???…
Et voila que se profile la Saint Valentin en Absurdie, dans ce nouveau monde du sans contact, où on continue à nous faire croire qu’il est possible de s’aimer, de se séduire, de se toucher, de s’embrasser, alors que clairement, peu à peu se dessinent de nouvelles frontières, certes invisibles, entre les gens, que peu à peu il apparait de plus en plus inenvisageable, improbable de pouvoir se rencontrer si on ne se connaissait pas « avant »….
Plus de restos, plus de bars ni de concerts ou de musées, plus de spectacles, plus de fêtes…. Les pulsions de vie, de désir en sont donc réduites à se manifester dans les halls de gare, les espaces dits publics, où même un banc devient suspect s’il réunit deux personnes ayant baissé les masques. Les forces de l’ordre veillent, les gardiens de la paix sont mis à contribution pour faire respecter tout comportement n’entrant pas dans les clous…
Restent pour s’embrasser en douce les bords de cours d’eau ou de mer, ou le sombre des forêts, les cimes des montagnes, et personne encore n’a l’air de s’en s’indigner, personne n’a l’air de se poser de questions, ou alors quelques-uns, les transgressifs, les révoltés, insoumis de tout poil, qui pèsent tels des plumes dans la balance implacable du sacro-saint principe de précaution. La pulsion de mort menace d’envahir tous les espaces, y compris les plus intimes, la peau, le toucher, la bouche désormais masquée. Seuls les yeux subsistent dans leur profondeur, la force et la lumière de leur regard, et le regard contient, réunit et synthétise en un intense et fervent condensé le sourire, la joie, la vie plus forte que tout!
Il serait indécent sans doute de penser que les repères, insensiblement, sont en train de bouger, les frontières de se resserrer, la liberté de se cantonner à l’alcôve conjugale, dernier refuge, premier bastion de cette anormalité qui tend à devenir la norme!
Et les rutilantes, dégoulinantes promesses rouge passion des cœurs de la Saint-Valentin se transforment en livraisons à domicile, assignations à résidence, devant un énième film pseudo romantique, une tentative de renouveler le rituel, d’en inventer d’autres, car l’heure est à l’inventivité, en puisant dans les ressources de nos imaginaires plus ou moins en berne .
Éros a pris du plomb dans l’aile , l’heure est grave, la chair est triste, heureusement, nous sommes loin d’avoir lu tous les livres!!! …
Illicite?
https://www.youtube.com/watch?v=cnOBLv11518