Les variants de l’amour
Nous le savions déjà, l’amour est un virus hautement transmissible, notamment à toute personne dont les défenses seraient momentanément affaiblies, ou qui aurait baissé la garde.
Sa contagiosité alors serait extrême, et ferait tomber toutes les défenses soigneusement érigées, les symptômes pouvant être fièvre, pensées obsessionnelles, déni de la réalité, voire hallucinations…
Protéiformes, ces mutations, si elles sont multiples et potentiellement dangereuses, peuvent aussi générer des connections improbables, des découvertes innovantes, de sublimes extrapolations hors de tout système de pensée logique et rationnelle.
L’amour serait donc politique, versus anarchiste… Quelles menaces donc représenteraient ces sorties de route, expériences irraisonnables, non prévues par le code moral…
Et que dire des variants de l’amour? Contre lesquels n’existe aucun vaccin, aucun protocole de prévention?
Sans doute, la meilleure façon de s’en protéger serait de se convaincre de sa dangerosité, capable de remettre en question un couple à priori stable, reconnu, légitime. Dont les fondements reposent sur les principes immuables et rassurants de la sécurité, du prévisible, du socialement et éthiquement correct.
La meilleure façon de se persuader du bien fondé d’un amour unique et durable, pensé comme un projet de vie, serait d’imaginer que l’amour est acquis une fois pour toute, l’immunité assurée, et qu’il suffira de quelques petites doses de rappel (genre Saint-Valentin, artificielle, consumériste et économiquement programmée) pour assurer une protection suffisante de tout risque d’accident de parcours.
Les dangers de la fulgurance de regards intenses échangés, d’une attirance insensée, sont encore et souvent bien sous-estimés…
Telle cette histoire bouleversante que raconte le film « Les jeunes amants », de Carine Tardieu, avec une Fanny Ardant sublime, et un Melvil Poupaud qui va jusqu’au bout malgré des obstacles à priori insurmontables.
Ce qui pourrait encore donner l’espoir d’affirmer, s’il en était besoin, que l’amour se rit de l’âge, des conventions, du regard social, des normes et de la bien-pensance.
Que cela constitue « Le premier bonheur du jour »…
Que ses variants sont infinis, imprévisibles et incontrôlables…
Et que seule l’alchimie, la magie qui opèrent entre deux êtres, quels que soient leur sexe, leur âge ou leur parcours peuvent transformer cette attirance en amour liquide, qui irrigue les veines d’une énergie puissante, qui redonne aux yeux la lumière et le rire, qui emporte, transporte, dans une transmission qui se propagera de génération en génération…
Et qui, nous l’espérons, sera hautement contagieuse!!!
Faisons donc de notre vie une Divine Comedy…